Les trempeurs et les croqueurs
L'écriture, c'est comme le petit déj' : il y a les adeptes du trempage de tartine dans le café (sacrilège !!) et les croqueurs qui dégustent sainement leur pain beurré et boivent leur café sans ces écœurantes et épaisses miettes qui flottent à la surface, conséquence dramatique du trempage intempestif.
Chez les auteurs, c'est pareil, on distingue deux catégories farouchement opposées ^^ :
- ceux qui prévoient leur synopsis dans ses moindres détails, font des fiches de personnages, des dessins, des frises chronologiques, qui recueillent du vocabulaire spécifique, et remplissent des cahiers et des cahiers avant de rédiger la première ligne de leur histoire, savent dès le début quelle sera la fin (voire rédigent la dite fin avant le premier chapitre).
C'est mon cas : organisation, contrôle, et vague caractère névrotique/ tyrannique / psycho-rigide de l'auteur. Il faut dire que certains genres ne supportent pas l'approximation, et se lancer dans un roman policier sans avoir prévu son intrigue me semble un exercice un tantinet risqué.
- et il y a les autres, ceux écrivent leur histoire au fil de la plume, sans trop savoir comment tout ça finira, qui se laissent guider par l'instinct. Ils disent "c'est mon personnage qui a décidé, moi je ne savais pas où il voulait aller", "ah moi, au début, j'avais pensé faire mourir le héros, mais il n'a pas voulu, et ce personnage secondaire s'est mis à prendre tellement d'importance...".
C'est le cas de ma copine Régine, et de plein d'autres copains-auteurs.
Autant vous dire que pour moi, cette seconde façon de fonctionner c'est de l'hérésie pure, voire une légère tendance à l'exagération des auteurs : abandonner les rênes de l'histoire au personnage ? WTF ? Et quoi encore ? Leur confier mes enfants pendant que je sors au ciné ? Les laisser vider le lave-vaisselle ?
Le chef, c'est moi, et on se plie à MES règles. Jamais une histoire ne m'a échappé au-delà de quelques improvisations finalement assez contrôlées.
Bref, je ne comprenais pas du tout comment ça pouvait marcher...
Et puis allez savoir pourquoi, il m'est venu un début d'idée il y a quelques semaines, vous savez juste un "Et si...? ".
Au lieu de la laisser mariner, de chercher à l'emprisonner dans un cahier, de faire des recherches frénétique sur le net, j'ai commencé à écrire. Directement, sans savoir où j'allais au delà de cette envie de départ un peu farfelue.
Et bon sang, plates excuses à tous les amis-auteurs : ça marche !
C'est terrifiant (oui, le lâcher-prise et moi, on n'est pas tout à fait copains, vous l'aurez compris) et jouissif à la fois. Je ne sais absolument pas qui va vivre, qui va mourir, quels personnages vont entrer en scène. Je laisse mes héros avancer à leur rythme, se confronter, s'aimer et se détester et c'est vrai : ils décident eux-mêmes où ils vont et dans quelle direction guider le ton, l'histoire, la narration, le rythme.
A voir jusqu'où j'arrive à écrire sans filet... ;)
Et vous, comment écrivez-vous ? Architecte ou jardinier ? Structurant ou scripturant ?
EDIT : il est bien évident que je schématise à fond, amis auteurs, et que tous nous pratiquons plus ou moins les deux façons d'écrire, successivement, simultanément, une maille à l'endroit une maille à l'envers, selon l'humeur du jour, la météo et le cours de la bourse.
Chez les auteurs, c'est pareil, on distingue deux catégories farouchement opposées ^^ :
- ceux qui prévoient leur synopsis dans ses moindres détails, font des fiches de personnages, des dessins, des frises chronologiques, qui recueillent du vocabulaire spécifique, et remplissent des cahiers et des cahiers avant de rédiger la première ligne de leur histoire, savent dès le début quelle sera la fin (voire rédigent la dite fin avant le premier chapitre).
C'est mon cas : organisation, contrôle, et vague caractère névrotique/ tyrannique / psycho-rigide de l'auteur. Il faut dire que certains genres ne supportent pas l'approximation, et se lancer dans un roman policier sans avoir prévu son intrigue me semble un exercice un tantinet risqué.
Exemple d'un de mes cahiers, 120 pages pour un roman, toutes remplies avec de trèèès jolies couleurs
- et il y a les autres, ceux écrivent leur histoire au fil de la plume, sans trop savoir comment tout ça finira, qui se laissent guider par l'instinct. Ils disent "c'est mon personnage qui a décidé, moi je ne savais pas où il voulait aller", "ah moi, au début, j'avais pensé faire mourir le héros, mais il n'a pas voulu, et ce personnage secondaire s'est mis à prendre tellement d'importance...".
C'est le cas de ma copine Régine, et de plein d'autres copains-auteurs.
Autant vous dire que pour moi, cette seconde façon de fonctionner c'est de l'hérésie pure, voire une légère tendance à l'exagération des auteurs : abandonner les rênes de l'histoire au personnage ? WTF ? Et quoi encore ? Leur confier mes enfants pendant que je sors au ciné ? Les laisser vider le lave-vaisselle ?
Le chef, c'est moi, et on se plie à MES règles. Jamais une histoire ne m'a échappé au-delà de quelques improvisations finalement assez contrôlées.
Bref, je ne comprenais pas du tout comment ça pouvait marcher...
Et puis allez savoir pourquoi, il m'est venu un début d'idée il y a quelques semaines, vous savez juste un "Et si...? ".
Au lieu de la laisser mariner, de chercher à l'emprisonner dans un cahier, de faire des recherches frénétique sur le net, j'ai commencé à écrire. Directement, sans savoir où j'allais au delà de cette envie de départ un peu farfelue.
Et bon sang, plates excuses à tous les amis-auteurs : ça marche !
C'est terrifiant (oui, le lâcher-prise et moi, on n'est pas tout à fait copains, vous l'aurez compris) et jouissif à la fois. Je ne sais absolument pas qui va vivre, qui va mourir, quels personnages vont entrer en scène. Je laisse mes héros avancer à leur rythme, se confronter, s'aimer et se détester et c'est vrai : ils décident eux-mêmes où ils vont et dans quelle direction guider le ton, l'histoire, la narration, le rythme.
A voir jusqu'où j'arrive à écrire sans filet... ;)
Et vous, comment écrivez-vous ? Architecte ou jardinier ? Structurant ou scripturant ?
EDIT : il est bien évident que je schématise à fond, amis auteurs, et que tous nous pratiquons plus ou moins les deux façons d'écrire, successivement, simultanément, une maille à l'endroit une maille à l'envers, selon l'humeur du jour, la météo et le cours de la bourse.
Un melange des 2, :)
RépondreSupprimerc'est vrai, je schématise à outrance. ;))
SupprimerJe n'ai encore que peu d'expérience mais je partage. Pour mes nouvelles, j'écris au fil de la plume. Puis, je reprends mon texte, je vérifie les incohérences et j'étoffe, je remanie.
RépondreSupprimerJe suis également sur un roman que j'ai écrit d'abord quasiment d'un jet. Maintenant que je l'étoffe, je ressens le besoin de prendre un cahier et de noter certaines choses car je m'embrouille un peu dans les personnages secondaires :)
le cahier à postériori, alors ça, je n'avais jamais vu ! Pas bête du tout.
SupprimerIl faudrait que j'essaie, aussi (parce que là par exemple, je en sais même plus si j'ai écrit qu'ils étaient bruns ou roux, fils uniques ou dotés d'innombrables frères et soeurs, ...).
Je n'ai que peu d'expérience (je me considère d'ailleurs plus comme une "scribouilleuse" qu'une véritable auteure !) mais disons que pour les deux petits romans déjà écrits et celui en cours, je suis plutôt du style à compiler fiches-personnages, fiches-actions et surtout, j'ai besoin d'une trame assez précise pour savoir où je vais (dans la mesure où il s'agit de petits romans policiers, j'aime mieux savoir qui est le coupable dès le départ). Je ne sais pas si cela me rassure, mais en tout cas, je fonctionne plutôt comme ça. En revanche, au cours du processus d'écriture (qui me demande beaucoup, beaucoup de temps...), il arrive très souvent que des éléments non prévus au départ surviennent : c'est le cas actuellement sur le chapitre en cours de cette nouvelle série, c'est en bouclant le chapitre précédent que cette nouvelle idée m'est venue alors que je ne l'avais pas envisagée du tout au départ. Donc, en réalité, comme bon nombre d'auteurs je crois, je mêle finalement les deux : une bonne trame générale doublée d'une certaine dose (variable, selon l'humeur du moment !) d'imprévu. Et n'est-ce pas ça qui est magique, justement ?
RépondreSupprimerPS : ah, au fait, moi, je suis du genre "trempeuse", mais pas dans le café, dans le thé (et oui, on a tous ses défauts !)
oh, j'avais raté ton message Céline, pardon !
RépondreSupprimertrempeuse, mais enfin !!! hérétique !! ;)))